❝ énigmes, devinettes. 19 mars 2018 ❞investigationÊtre détective privé n’était pas vraiment comme on pouvait l’imaginer, aussi passionnant et aventureux que films, séries et autres livres du genre se plaisaient à le décrire. C’était beaucoup… Beaucoup… De patience. Heureusement, j’en avais. Beaucoup de contact avec l’humain aussi. Là, j’étais un peu moins doué, mais heureusement, j’avais une petite centaine d’année d’expérience qui me permettait d’aller au dessus de mon asociabilité. J’avais aussi la capacité de ne pas m’emballer pour chaque piste, de ne pas prendre toute avancée pour acquise, car les impasses étaient nombreuses.
Heureusement, vraiment, que j’étais habitué à tout cela. Car à la disparition de mon secrétaire, de celui qui m’allégeait le travail de relationnel par exemple, avait disparu. J’étais arrivé à son bureau, un matin, pour le retrouver totalement vide. Ce n’était absolument pas dans ses habitudes, ce sorcier wicca étant un véritable bourreau de travail, gérant la rémunération de la sous-traitance que j’employais à l’occasion, gérant mes rendez-vous avec mes clients passés, présents et futurs. Constater son absence… C’était un véritable problème. Et je n’aimais pas les problèmes.
J’avais donc attendu quelques jours, espérant presque qu’il ne soit absent que pour cause de maladie, ou pour un imprévu. Bien que cela ne lui ressemble pas. Avant de réellement commencer à enquêter, seul malheureusement. Cela avait coïncidé avec le retour d’Odin dans la vie d’Aleksei, je m’étais donc interdit de lui signaler cet… Ennui, pour me débrouiller seul. Même si la tâche était compliquée, vu qu’il n’était pas remplacé, que j’avais d’autres affaires, et surtout, que j’ignorais totalement par où commencer.
Au moins, au fil du temps, en enquêtant sur sa vie privée, j’avais pu retrouver des lieux où il se rendait régulièrement. Quelques bars, quelques restaurants, des amis qui semblaient ne pas avoir de nouvelles, et une librairie. C’était le dernier endroit sur ma liste, une boutique à Kitai Gorod. Elle était tenue par une autre sorcière wicca, probablement se connaissaient-ils assez pour que cette Svetlana m’aide, me donne quelque chose en main, n’importe quoi pour retrouver mon collègue…
Cela faisait des années que nous travaillions ensemble, il avait connu une sale histoire, une relation abusive. Ses parents m’avaient engagé pour le retrouver et le ramener – sain et sauf – à « la maison ». J’y étais parvenu, tant bien que mal, à le sortir de cette spirale infernale, et avec la force des choses (disons plutôt qu’il avait fait le pied de grue devant ma porte) je l’avais engagé pour m’aider. Aucun regret depuis… J’avais pu améliorer mon rendement, n’ayant jamais accepté de prendre d’associé.
Bien que je devais avouer que c’était plus la personne que l’employé qui me manquait. J’étais inquiet, réellement. Et j’avais parfois du mal à gérer cette inquiétude, vraiment. Ainsi, quand je passai le pas de la librairie, je me dépêchai d’ouvrir ma veste afin de ne pas souffrir trop du changement climatique entre l’extérieur et l’intérieur. Puis, après avoir vérifié la photo de Svetlana sur mon téléphone, je me dirigeai vers elle, carte de visite en main dirigée vers elle :
« Bonjour, Mademoiselle Petrova. Je suis Stanislas Nievski, détective privé. J’enquête sur la disparition d’un de vos clients réguliers, si vous le reconnaissez... »
Je lui tendis mon téléphone, qui avait désormais le visage de Meleti, celui que je cherchais avec autant de… De désespoir au final. Bien que je sois malgré tout avec mon visage composé le plus professionnel possible – j’étais tout de même un Elfe Noir. 2981 12289 0
investigationSvetlana & Stanislas Comme tous les jours, comme chaque jour qui se ressemble je m'en vais travailler à ma librairie. Tous les jours je suis plus que consciente du danger que représente la ville, tous les jours je pense à mes proches, mon entourage, tous ceux que j'aime et que j'ai apprécié à leur juste valeur, le monde dans lequel nous vivons est hostile mais heureusement qu'il existe des personnes avec un bon fond qui ne veulent que le bien. C'est le moral un peu dans les chaussettes que je me dirigeai alors vers ma petite affaire, prenant soin évidemment de faire attention aux gens que je croisais. Quand j'y pense, ça fait un petit moment que je n'ai plus vu Meleti, ah qui est ce fameux Meleti ? C'est un ami, un très bon ami même. On se parle et on se connaît depuis maintenant un bon bout de temps et je me rends compte que cela fait un p'tit moment que je ne l'ai plus vu. Étrange de sa part, lui qui m'aurait parlé s'il devait s'absenter. Entre nous, c'est un état d'esprit d'entraide qui règne, on ne se juge pas, on s'apprécie, nous sommes après tous les deux des wiccans. C'est si rare d'en connaître, certains peuvent se cacher, d'autres ne le disent tout simplement pas, mais nous, on se fait confiance.
Arrivée devant la librairie, j'ouvre celle-ci et m'y engouffre avant de refermer derrière. Il n'est pas tout à fait l'heure et il me faut un peu de préparation avant de débuter. Comme toujours la routine : saluer les Dieux, remercier et faire mon rituel de salutation. Je reviens dans la pièce principale pour ouvrir la librairie.
La journée s'était alors lentement passée, des clients réguliers étaient venus pour bouquiner et emprunter quelques livres, la librairie était plutôt calme je dois dire. J'aurai pu aussi m'attendre à une visite de ma chère sœur, mais elle n'est pas venue. Je trouve que petit à petit, ma vie devient triste, mélancolique, je me perds souvent dans mes songes. Je me sens seule. Il me manque tellement d'éléments à ma vie pour être pleinement comblée. C'est alors qu'une visite inattendue arrive, je me lève donc pour accueillir l'homme inconnu, je le salue poliment avec un "Bonjour" et celui-ci enchaîne avec une déclaration troublante : il est détective privé. Je peux sentir mon sang se glacer dans mes veines et je fixe le fameux Stanislas dans les yeux en étant choquée de voir le visage de Meleti sur le téléphone portable de l'homme. Je peux lui faire confiance ? Il m'a bien évidemment montrer sa carte attestant son rôle, mais je n'aime pas ... délivrer trop d'informations d'un coup, je le regarde en prenant une grande inspiration. Et s'il voulait du mal à Meleti ? Était-il vraiment arrivé quelque chose à mon ami ?
- Effectivement... Je le connais, nous sommes bons amis depuis un moment pour vous avouer. Mais... lui est-il arrivé quelque chose ? Je m'inquiète un peu pour tout dire.
Je vais y aller doucement pour dévoiler ce que je sais. Je déteste les interrogations. Mais là il s'agit d'un ami, Meleti et je ne peux décidément pas le laisser dans le pétrin s'il était dedans ! Je me sens coincée entre la pensée qu'il soit en danger, et l'autre qu'il ne le soit pas mais qu'il le sera...
❝ énigmes, devinettes. 19 mars 2018 ❞investigationMe présenter, montrer ma carte de détective privé, c’était une routine que j’avais légèrement perdu, depuis que Meleti était à mon service. Car il était normalement chargé de ces rencontres, me faisant ensuite un compte rendu et me permettant ensuite de rencontrer les témoins les plus intéressants si besoin. Cela m’avait soulagé, du fait que j’étais un être solitaire, qui n’appréciait qu’avec parcimonie le contact avec l’autre. Cependant, j’avais déjà dû le faire avec répétition depuis quelques jours, à un tel point qu’à présent, je ne croyais plus vraiment à autre chose que du « je ne sais rien » ou « je ne le reconnais pas ». Parfois même, je savais qu’on me mentait pour éviter les ennuis, mais je n’insistais pas, car s’ils savaient quelque chose de vraiment utile, cela se verrait comme le nez au milieu de la figure. Ils seraient nerveux. Là, tout juste un « laisse-moi tranquille », habituellement.
Mais là, dans cette librairie, j’avais eu de l’espoir. Beaucoup d’espoir, et je n’avais pas été déçu. J’étais tombé pile sur ce qu’il me fallait, probablement cette Svetlana dont m’avait parlé Meleti dans ses nombreux babillages incessants. J’avais écouté d’une oreille distraite, appréciant surtout la discussion à sens unique, mais je me souvenais de détails tout de même. Alors, à sa réponse positive, je soupirai discrètement de soulagement. Néanmoins, elle ne parla pas de suite. Ce qui n’était pas étonnant hein ? Un inconnu qui venait pour enquêter sur un ami proche, alors que ce même ami était porté disparu depuis un moment ? Même moi je me méfierais. Enfin, surtout moi. Ainsi, je commençai par dire simplement :
« Si je fais une enquête, c’est justement pour savoir ce qu’il lui est arrivé. »
Je m’adossai à un meuble qui était sur le côté, faisant confiance à la robustesse visible de son bois, pour réfléchir à ce que j’allais donner comme informations… Je pouvais commencer par le plus simple, après tout, ce n’était pas un secret d’état que j’étais son employeur. Et me décrire comme tel pourrait peut-être ouvrir les vannes ? Qui savait ?
« Je me suis présenté comme Stanislas Nievski, détective privé. Il a peut-être parlé de moi… Il travaille pour moi. Et il a simplement cessé de venir au travail, depuis le premier lundi du mois. Au bout d’un moment, je me suis… Inquiété. Cela ne lui ressemble pas. »
Après tout, il était l’un des employés les plus fiables qu’on puisse avoir. Toujours à l’heure le matin, droit dans ses bottes, carré dans ses rapports… C’était après tout bien pour cela que je l’avais engagé, n’est-ce pas ? Je n’aurais certainement pas gardé quelqu’un d’inutile. Enfin, j’ajoutai une dernière phrase, qui permettra peut-être à Svetlana d’enchérir.
« Je fais donc le tour de ses lieux habituels, afin de voir si quelqu’un l’a vu… Ou a des informations qui peuvent être utile. »
Ces lieux, je les avais trouvés en épluchant ses comptes bancaires, ses paiements. C’était utile dans un premier temps, cependant, il pouvait y avoir des lieux qui ne prenaient pas la carte. Peut-être des lieux illégaux… Je n’en savais rien, pour l’instant. 2981 12289 0
investigationSvetlana & Stanislas Rester sur mes gardes, discrète, sensible, et à l'écoute, voilà la clé. Je ne pourrai pas me permettre de mettre mon ami sorcier en danger inutilement. Je ne pourrai décidément pas accepter que ce serait de ma faute si quelque chose lui était arrivé. Meleti est une des rares personnes à savoir ma nature et surtout, à qui je me confie. Nous sommes de bons amis, de bons sorciers et nous échangeons souvent à propos de nos découvertes, nos différentes techniques. Je ne suis pas quelqu'un qui crie sur tous les toits le fait que je sois une sorcière, oh ça non. Donc effectivement, je suis assez méfiante, surtout quand on va me passer un bon interrogatoire bien lourd et bien agaçant. Il est détective privé, certes, il a sa carte, tout pour prouver ce réel travail, mais je ne le connais pas lui, personnellement, alors je préfère ne pas trop en dire. Qui pourrait me jeter la pierre pour essayer de préserver la vie d'un ami ?
- Hmmm, il m'a peut-être parlé de vous, quelques fois, mais il est tout de même assez discret comme garçon et donc, je n'ai pas voulu l'interroger de trop.
Je me redresse alors doucement, faisant tourner avec nervosité le livre que j'avais dans les mains, je le regardais en baissant la tête, l'air de réfléchir. Je vide mes poumons d'air avant de respirer à nouveau longuement. Je fais souvent ça quand je me trouve face à une épreuve qui me met mal à l'aise, ou dans laquelle je ne sais pas comment réagir.
- Effectivement, Meleti est un ami à moi, un bon ami. Je dois vous avouer que je m'inquiète, il est certes discret concernant ses activités personnelles mais ça fait longtemps que je n'ai plus vu votre recherché et mon ami dans ma librairie. Alors qu'il y passait pas mal de temps, il venait me voir régulièrement pour que l'on échange, je lui vendais quelques livres lorsqu'il en avait envie. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, subitement, plus aucunes nouvelles de mon côté également.
Au moins, si ça peut rassurer ce cher Stanislas tant mieux. En effet, je n'en sais pas plus que lui concernant son inquiétante disparition. Je ne peux pas évoquer le fait que nous soyons des sorciers qui s'entraidons, parce que j'ai peur de dévoiler ma nature. Un instant, je voulais proposer au détective de se retrancher dans l'arrière boutique, qui sait, des oreilles pourraient entendre, mais finalement j'y renonce, quelle serait sa réaction s'il voyait mon matériel de sorcière et mes potions, accompagnées d'objets que j'enchante pour mes clients ?
- Je ne pourrai pas vous renseigner concernant des informations que je pourrai vous fournir. Je suis autant désarmée que vous à ce niveau là. La dernière fois que je l'ai vu, c'est à peu près au moment que vous vous êtes aperçu de sa disparition. Il avait l'air normal, comme à son habitude donc je ne suspecte pas quelqu'un qui pourrait lui en vouloir, des problèmes avec un groupe ou que sais-je encore.
Meleti est un ami, mais bien sûr il cultive son jardin secret, donc effectivement, je ne peux pas le renseigner mieux que ça. Mais quand il s'agit d'un de mes amis les plus proches, parce que j'en ai que très peu, je suis prête à aider Stanislas dans son enquête, du mieux que je peux.
- Je me sens un peu inutile, mais je peux vous proposer mon aide, dans votre enquête. Je suis une de ses amies, nous partageons un point commun ensemble, donc peut-être que mon intuition peut aider, qui sait ?
❝ énigmes, devinettes. 19 mars 2018 ❞investigationElle était nerveuse, la jeune femme. Classique, face à un détective privé. Parce qu’on voulait garder certaines choses de sa propre vie secrètes, parce qu’on s’inquiétait pour une personne, parce que… Pour beaucoup de raison. Mais finalement, lorsque je m’étais présenté comme son employeur, cela n’avait pas été inutile. Cela avait ouvert un peu les vannes, disons. Même si je me doutais que Meleti ne devait pas spécialement homme à discourir partout de sa vie, j’avais l’espoir qu’il fasse de même avec au moins une autre personne que moi. Histoire d’avoir des informations à recouper. Il était marqué après tout par son histoire personnelle, l’époque où il était sous la coupe de son ex, qui avait marqué au fer rouge sa vie.
J’eus un léger soupir d’impatience, cette librairie faisait partie de mes dernières cartouches. La suite de l’investigation allait être compliquée, car cela signifiait que j’allais devoir faire ce que je craignais de faire : étendre mes recherches ailleurs qu’à Moscou. La Russie était grande, très grande, avec des coins difficiles d’accès. D’autant qu’elle était comme moi, à ne pas pouvoir imaginer que Meleti ait été impliqué dans des affaires louches, il me restait deux possibilités : un accident, ou il avait été retrouvé par son ex, que je ne parvenais pas à localiser.
Ainsi, je rangeai mon téléphone dans ma poche, légèrement découragé. Je me voyais déjà devant mon ordinateur à scroller des pages et des pages de numéro d’hôpitaux dans le pays tout entier. Si Meleti n’était pas sorti de Russie… J’en avais légèrement l’espoir, qu’il soit resté sur nos terres nationales, car partir à l’étranger avait cela de particulièrement effrayant que le monde était vaste, bien trop vaste pour une personne seule comme moi.
« Je vous remercie pour votre aide. »
Il ne me restait plus rien à faire ici. Après tout, si elle ne pouvait pas me donner de nouvelles informations, des choses qui pourraient me mettre sur une piste, alors il fallait que je continue mon travail. J’avais quelques endroits, quelques personnes encore sur ma liste, et surtout un peu de temps devant moi. Donc, je sortis une carte de visite – l’une des dernières, j’allais devoir en commander de nouvelles – pour la tendre à Svetlana Petrova :
« Si une intuition vous frappe… Vous avez toutes les informations pour me contacter dessus. Téléphone, mail, adresse. N’hésitez pas. »
J’étais légèrement directif dans mes paroles, seulement j’étais arrivé là à la limite de ma sociabilité. Je ne savais pas forcément gérer mes sorties, le moment où c’était devenu inutile pour moi de rester plus longtemps. Meleti en était capable – parfois même était-il capable de rester simplement pour discuter. Je l’avais déjà vu faire… Mais j’étais un elfe noir, de ceux qui aimaient la solitude, ainsi, le contact avec le vivant n’était pas forcément mon fort.
Alors, sur un simple coup de tête, je la saluai :
« Merci pour votre aide. »
Et je m’en allai, vers d’autres endroits qui allaient peut-être être un peu plus prolifiques. 2981 12289 0