Aphrodite, la belle Aphrodite. Une histoire des plus compliquées pour une si jolie déesse, elle-même ignore ses véritables origines puisque son père, Zeus, n'a jamais voulu lui avouer la vérité. Cela faisait parti de ces choses que l'on remettait à plus tard et que l'on finissait par oublier, on vivait avec, tout simplement.

La vie d'Aphrodite fût belle, un luxe que peu de monde avait. Une déesse convoitée, désirée, qui avait un peu de mal avec les limites que l'on essayait de lui imposer, pourtant elles étaient peu. C'est sûrement de ces moeurs légères et sa frivolité que naîtront sa réputation de déesse de l'amour et de la sexualité, elle aimait tout le monde, elle aimait la vie, elle aimait les gens et inspirait les autres à s'aimer. Elle était belle, elle était convoitée par nombreux dieux de l'Olympe. Elle charmait autant qu'elle était charmée.

Se marier à Héphaïstos lui semblait plus être une prison qu'un privilège, elle n'aurait pas voulu se marier mais simplement vivre sa vie en toute simplicité, la liberté de connaître des couches multiples et de rendre l'amour qu'on lui donnait de toute sorte de façon. Mais épouser son demi-frère n'avait rien d'un rêve pour la déesse et si elle avait beaucoup d'amour à donner, elle n'arrivera jamais vraiment à le donner à son demi-frère malgré tous les efforts de celui-ci. Pourtant, la déesse était capable de s'éprendre du dieu que l'on jugeait le plus vile mais ce dieu l'avait tant aimé qu'elle l'avait aimé, un amour terrible et réciproque avec Arès. Ils auront eu nombreux enfants ensemble alors qu'elle était mariée et Héphaïstos, à qui elle n'aura pas donné d'enfants. Être si douce et aimante qu'elle l'était, si légère, on ne lui aurait jamais prêté de mauvaise intention et même lorsqu'Héphaïstos les surprendra et montrera à Zeus en demandant réparation pour ces tromperies, l'on prendra le parti d'Aphrodite ; qui ne voudrait pas partager sa couche, qui pourrait seulement les blâmer alors que n'importe quel homme aurait aimé être à sa place ? Toute fois, l'adultère n'était pas une chose autorisée et si son mariage sera rompu pour son plus grand plaisir, elle fût surtout séparée de son amant favoris et ils seront tout deux condamnés à ne plus se revoir pendant très longtemps, chose qui lui brisera le coeur au point que la déesse pourtant pleine d'amour et de compassion, maudira les traîtres ayant dénoncer sa relation ainsi que toute leur descendance.

Qui aurait cru que d'une telle femme, si aimante, naîtrait de terribles enfants ? Les enfants qu'elle aura eu avec Arès seront digne de leur père, Phobos, Déimos et Harmonie prendront plus de leur père que de leur mère, à se demander si celui-ci ne les avait pas eu seul. Aphrodite ne semblait par ailleurs pas être la mère exemplaire que l'on aurait attendu d'elle, laissant plus souvent ses enfants dans les mains de servantes qu'entre les siennes.

Privé de celui qu'elle jugeait comme son grand amour, Aphrodite mit des années à se remettre de sa perte. Elle connaîtra pourtant plusieurs couches dont celle d'Hermès qui, lors de son procès, aura pris sa défense avec ferveur. Elle aura partagé la couche de nombreux autres dieux de l'Olympe dont Poséidon et même Dionysos avec qui elle partageait beaucoup. A chacun de ses amants, elle offrira une descendance. Hermaphrodite pour Hermès, Priape et Hyménaios avec Dionysos puis Rhodos avec Poséidon.

C'est pendant son exil qu'elle rencontrera certaines créatures nommées les humains . Elle ne saurait dire si c'était les dieux qui les avaient crées ou si c'était les humains qui avaient crées les dieux mais elle aura trouvé leur existences des plus fascinantes et parmi ses préférés, les plus courageux qu'elle prendra sous sa protection. Nombreux étaient les humains qui chantaient ses louanges et elle comprendra alors à quel point les dieux dépendaient de ces créatures amusantes mais terriblement fragiles qu'étaient les humains.

Son peuple était sur le déclin, la Grèce n'était plus ce qu'elle était à mesure des siècles. Aphrodite était contrainte à l'exil mais savait qu'à chaque fois qu'elle s'attacherait, le temps de battre des cils la personne serait parti à tout jamais. Ils commençaient tous à décliner et c'était l'instant parfait où ils baissaient leur garde et où elle pouvait retourner chez elle, rejoindre les siens, c'était ce dont elle rêvait. Mais ils n'étaient à mesure du temps plus si riches, plus si beaux qu'avant et elle avait cette impression que rester dans l'Olympe ne leur réussirait pas, qu'ils ne pouvaient pas rester là. Alors malgré son aversion pour la vie simple, elle était revenue parmi les mortels après plusieurs siècles.

Traitée en reine dans un premier temps, traitée comme celle qu'elle était, servie, aimée, admirée, elle ne demandait rien de plus à ces créatures, humains, vampires, lycans, qu'importe qui ils étaient.

Pourtant la belle avait un ennemi. Un ennemi qui était pourtant similaire à elle, on aurait pu dire son reflet dans le miroir mais ce n'était pas ça : son ennemi avait un buste de femme et une queue de poisson. Les sirènes étaient belles et envoûtantes et si la jalousie ne faisait pas parti des défauts d'Aphrodite, elle n'aimait pas particulièrement leur façons de faire.

Les siècles auront fait qu'elle avait toujours son petit succès auprès des mortels mais que ce succès n'était plus celui de l'âge d'or - qu'elle appelle ainsi. Ils n'étaient plus si aimés qu'il l'était et elle ne pouvait pas continuer à se leurrer en disant que si. Elle voyait bien ses amis, ses frères, commencer à disparaître peu à peu, à s'effacer, à vieillir. Les moins réputés commençaient à s'effacer, à mourir. Elle savait qu'elle faisait parti de ces chanceux qui ont toujours été connus et dont on chante encore parfois les louanges, de ceux qui ont encore des temples dans lesquels prier, se recueillir.

C'est pourtant au vingt-et-unième siècle qu'Aphrodite cessait le massacre, le déclin était tel à mesure que la technologie avançait qu'elle était fatiguée de se battre. On ne la regardait plus comme avant, pour trouver des amants et amantes, Aphrodite en était à devoir user de ses pouvoirs là où avant ce n'était pas utile, elle en était à devoir aller dans des lieux sordides pour assouvir ses désirs. Puis on lui a parlé de la Russie, des gens qui commençaient à y aller. Elle en était à devoir brader ses services, chose dont elle avait horreur, elle n'avait comme serviteur que ceux qu'elle envoûtait, sensation extrêmement désagréable. Alors qu'en Russie, on lui promettait des serviteurs, que des humains pourraient être à son service si elle le désirait.

Elle faisait aussi face à certains faits, celui qu'elle devrait travailler comme toutes les autres créatures, pour gagner sa vie et donc, pouvoir avoir un toit, pouvoir avoir de la nourriture. Détestable. Autant allier plaisir et travail, elle avait eu une vie qu'ici, les humains jugeraient de "débauche", elle avait donc fait de son expérience millénaire son travail, là où le soir, elle s'occupait d'un bar qu'elle avait racheté, un salon des plaisirs, comme pour retrouver un goût de la Grèce où elle était encore populaire. Un bar devant, des chambres derrières, cela fonctionnait parfaitement. Restait le principe où elle devait travailler comme si elle était une moins que rien et elle avait horreur de ça. Horreur aussi de devoir repartir deux fois par an en Grèce pour se revigorer mais parfois, il faut ce qu'il faut. Elle espère juste qu'un jour, ils retrouveront leur côte.

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